Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blée nationale, c’est-à-dire ce qu’on appelait le parti radical, envoya également ses commissaires ; mais, après s’être dûment convaincus de l’extrême impuissance de l’Assemblée de Berlin et avoir de leur côté confessé une égale impuissance, ils revinrent à Francfort rendre compte de leurs succès et témoigner de l’admirable conduite toute pacifique de la population de Berlin. Bien plus, lorsque M. Bassermann, l’un des commissaires du Gouvernement central, dit dans son rapport que les dernières mesures de rigueur prises par les ministres prussiens n’étaient pas sans fondement ; car on avait vu, peu de temps avant, traîner dans les rues de Berlin différents personnages à l’aspect sauvage, tels qu’il en apparaît toujours à la veille des mouvements anarchiques (et qui depuis ont reçu le nom de « gens de Bassermann »), ces dignes députés de la gauche, ces énergiques représentants des intérêts révolutionnaires, se levèrent pour jurer et témoigner que tel n’était pas le cas ! C’est ainsi que, dans l’espace de deux mois, l’impuissance totale de l’Assemblée de Francfort se trouva démontrée avec évidence. Il ne pouvait pas y avoir de meilleure preuve établissant que ce corps n’était pas du tout à la hauteur de sa tâche, bien plus, qu’il n’avait même pas l’idée la plus éloignée de ce que cette tâche pouvait être en réalité ! À Vienne comme à Berlin le sort de la Révolution avait été décidé et les questions vitales les plus importantes avaient été