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l’armée qui put accomplir ces grandes choses.

Le second allié de Vienne était le peuple allemand. Mais il était partout engagé dans la même lutte que les Viennois. Francfort, Bade, Cologne, venaient d’être vaincus et désarmés. À Berlin et à Breslau, la population était à couteau tiré avec l’armée et s’attendait chaque jour à en venir aux mains. Et il en était ainsi dans tous les centres. Partout des questions pendaient, qui ne pouvaient être résolues que par la force des armes ; c’était alors que, pour la première fois, se faisaient cruellement sentir les conséquences désastreuses du maintien de l’ancien démembrement et de l’ancienne décentralisation allemandes. Dans chaque État, dans chaque province, dans chaque ville, les différentes questions étaient, au fond, les mêmes ; mais elles surgissaient sous des formes et des prétextes différents, et avaient atteint des degrés de maturité divers. Aussi la gravité des événements de Vienne fut-elle sentie dans chaque localité ; mais nulle part on ne put porter un coup important dans l’espoir de venir ainsi au secours des Viennois, ou de faire une diversion en leur faveur. Il ne restait, pour les aider, que le Parlement et le Pouvoir central de Francfort, et de tous les côtés on leur adressa des appels ; mais qu’ont-ils fait ?

Le Parlement de Francfort et le bâtard né de ses relations incestueuses avec l’ancienne Diète allemande et qui portait le nom de Pouvoir central, ont profité du mouvement viennois pour mani-