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ment d’hostilité à regard de la Hongrie. Nous l’avons soutenue pendant la lutte, et nous pouvons dire que notre journal, la Neue Reinische Zeitung, a fait plus qu’aucun autre pour rendre la cause hongroise populaire en Allemagne, en expliquant la nature de la lutte entre les races magyare et slave, en suivant la guerre hongroise dans une série d’articles qui ont eu l’honneur d’être plagiés par presque tous les ouvrages parus dans la suite sur ce sujet, sans excepter ceux des Hongrois de naissance et des « témoins oculaires ». Même maintenant nous considérons la Hongrie comme l’alliée naturelle et nécessaire de l’Allemagne dans tout bouleversement futur du continent.

Mais nous avons été assez sévères pour nos propres compatriotes pour avoir le droit de parler de nos voisins ; nous devons relater ici les faits avec l’impartialité de l’historien, et nous sommes obligés de déclarer que, dans ce cas particulier, la bravoure généreuse du peuple de Vienne était non seulement beaucoup plus noble, mais aussi beaucoup plus clairvoyante que la circonspection craintive du Gouvernement hongrois. À titre d’Allemand, nous pouvons ensuite nous permettre de dire que nous n’aurions pas échangé contre toutes les éclatantes victoires et toutes les glorieuses batailles de la campagne hongroise, le soulèvement spontané et isolé et l’héroïque résistance des habitants de Vienne, nos compatriotes, qui a permis à la Hongrie d’organiser