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est nécessaire de lui consacrer une lettre spéciale, toute son origine de l’élection populaire, le Gouvernement impérial de Francfort et l’Assemblée nationale, étaient maintenant perdus aux yeux du peuple. Ce Gouvernement et cette Assemblée avaient été obligés de faire appel aux baïonnettes de la troupe contre les manifestations de la volonté populaire. Ils étaient compromis, et quelque petit qu’ait été jusqu’alors le respect qu’ils pouvaient inspirer, maintenant, cette renonciation à leur origine, la dépendance dans laquelle ils se trouvaient vis-à-vis des Gouvernements antipopulaires et de leurs troupes, condamnèrent le Lieutenant de l’Empire, ses ministres et ses députés, à n’être plus que des nullités complètes. Nous verrons bientôt avec quel mépris tout ordre, toute réquisition, toute députation émanant de ces rêveurs impuissants, furent reçus d’abord en Autriche, puis en Prusse, et enfin dans les États plus petits.

Nous arrivons maintenant au grand contre-coup produit en Allemagne par le pendant de la bataille de Juin en France, à un événement qui fut aussi décisif pour l’Allemagne que la lutte menée par le prolétariat de Paris le fut pour la France : j’entends la révolution de Vienne et le siège de Vienne qui s’ensuivit, en octobre 1848. Mais l’importance de cette bataille est si grande et l’explication des différentes circonstances qui contribuèrent le plus immédiatement à son issue prendra une place si importante dans les colonnes de The Tribune qu’il faut lui consacrer un article spécial.


Londres, février 1852.