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15 mai) ont subi la même défaite. En Italie, le roi Bomba regagna son autorité d’un seul coup, le 15 mai. En Allemagne, le pouvoir des nouveaux Gouvernements bourgeois et de leurs assemblées constituantes se trouva consolidé, et si la journée du 15 mai, si pleine d’événements, a donné naissance, à Vienne, à une victoire populaire, elle n’eut qu’une importance secondaire, c’était le dernier effort suivi de succès de l’énergie populaire. En Hongrie, le mouvement semblait s’être renfermé dans la voie tranquille d’une parfaite légalité ; le mouvement polonais avait été, comme nous l’avons vu, tué dans son germe par les baïonnettes prussiennes. Mais on ne savait rien encore de la tournure que les choses pouvaient prendre, et pour chaque pouce de terrain perdu par les partis révolutionnaires des différents pays leurs rangs se resserraient davantage pour l’action décisive.

Cette action décisive approchait. Elle ne pouvait se passer qu’en France ; car, tant que l’Angleterre ne prenait pas part à la lutte révolutionnaire et que l’Allemagne restait divisée, la France était, en raison de son indépendance nationale, de sa civilisation et de sa centralisation, le seul pays capable de donner une impulsion puissante aux pays environnants. Aussi, lorsque, le 23 juin 1848, une lutte sanglante commença a Paris et que chaque nouvelle apportée par le télégraphe ou la poste montrait plus