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droit des traités était, d’ailleurs, de leur côté. La révolution de mars les mit en lutte ouverte contre les Danois, et les Allemands les ont soutenus. Mais, tandis qu’en Pologne, en Italie, en Bohême, et, plus tard, en Hongrie, les opérations militaires étaient conduites avec une extrême énergie, dans cette guerre, la seule populaire, la seule, au moins en partie, révolutionnaire, on a adopté un système de marches et de contre-marches qui ne donna aucun résultat ; on fit intervenir la diplomatie étrangère ; après beaucoup d’engagements héroïques, la guerre se termina misérablement. Pendant cette expédition, le Gouvernement allemand trahit à chaque occasion l’armée révolutionnaire de Schleswig-Holstein ; il la laissa intentionnellement exterminer par les Danois quand elle fut dispersée ou divisée. Le corps des volontaires allemands fut traité de la même façon.

Mais, tandis que le nom allemand ne récoltait ainsi que de la haine de tous les côtés, les Gouvernements constitutionnels et libéraux de l’Allemagne se frottaient les mains de joie. Ils avaient réussi à écraser le mouvement polonais et tchèque : ils avaient réveillé partout les vieilles animosités nationales qui, jusqu’à présent, avaient empêché toute entente et toute action commune entre les Allemands, les Polonais et les Italiens. Ils avaient habitué le peuple aux scènes de guerre civile et de répression militaire. L’armée prussienne avait repris confiance en elle-même en Pologne, et l’ar-