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autrichienne, résultat dont elle n’est redevable qu’à son propre fanatisme et à son propre manque de clairvoyance.

Si les frontières entre la Hongrie et l’Allemagne avaient pu faire l’objet de quelque doute, elles auraient certainement causé une autre querelle. Mais heureusement il n’y avait aucun prétexte. Les intérêts des deux nations étaient, en fin de compte, liés ; aussi luttaient-elles en commun contre les mêmes ennemis : le Gouvernement autrichien et le fanatisme panslaviste. Pas un instant le bon accord ne fut troublé. Mais la campagne d’Italie a entraîné au moins une partie de l’Allemagne dans une guerre meurtrière ; et nous devons constater ici — et cela prouve à quel point le système de Metternich a réussi à arrêter le développement de l’esprit public — que, pendant les premiers six mois de 1848, les mêmes hommes qui, à Vienne, montaient aux barricades, sont venus rejoindre, pleins d’enthousiasme, l’armée qui combattait les patriotes italiens. Cette déplorable confusion d’idées n’a, d’ailleurs, pas duré longtemps.

Enfin, il y eut encore la guerre contre le Danemark au sujet de Schleswig et Holstein. Ces pays, allemands, sans aucun doute possible, par leur nationalité, leur langue et leurs goûts, étaient nécessaires également à l’Allemagne au point de vue militaire, naval et commercial. Pendant les derniers trois cents ans, leurs habitants ont énergiquement lutté contre l’invasion danoise ; et le