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sait à Prague — celui des lanciers galiciens, des grenadiers croates et slovaques, des canonniers et cuirassiers tchèques, — et ce dernier Congrès slave, réel, armé, sous le commandement de Windischgrætz, expulsa de la ville, en moins de vingt-quatre heures, tous les promoteurs de l’imaginaire suprématie slave et les dispersa à tous les vents.

Les députés tchèques, moraves, dalmates et une partie des Polonais (l’aristocratie) à la Diète constituante d’Autriche, faisaient, dans cette Assemblée, une guerre systématique à l’élément allemand. Les Allemands et une partie des Polonais (la noblesse besogneuse) formaient les principaux soutiens du progrès révolutionnaire ; d’autre part la grande masse des députés slaves, non contente de manifester clairement, par leur opposition, ses tendances réactionnaires était assez basse pour conspirer avec ce même Gouvernement autrichien qui avait dispersé son assemblée à Prague. Ils ont d’ailleurs obtenu la récompense que méritait cette conduite honteuse ; après avoir soutenu le Gouvernement pendant l’insurrection d’octobre 1848 — événement qui leur a assuré enfin une majorité dans la Diète — cette Diète, presque entièrement slave, fut dispersée par les soldats autrichiens, comme l’avait été le Congrès de Prague, et les Panslavistes, menacés d’emprisonnement s’ils bougeaient encore. Et ils n’ont atteint que ce résultat : la nationalité slave est maintenant partout victime de la centralisation