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cience des images qui la hantent et où elle se voit libre. Cette distinction est justement le fait de la philosophie, dont « la taupe… ne cesse jamais son travail[1] » et dont seuls les effets sont révolutionnaires. Mais le Marx de la « maturité » objecterait que si la philosophie se contente d’une création dans l’ordre de la pensée, d’une transformation du concept du monde et non du monde lui-même, la frontière qui la sépare du mauvais repli sur soi-même que constitue la religion n’est plus si nette, et sa création risque d’être une projection qui s’ignore[2].

  1. . Travaux préparatoires : Jugement de Hegel sur la philosophie épicurienne de la nature.
  2. . Rappelons que c’est en définitive le caractère de la philosophie d’Epicure, et, dans une certaine mesure, de celle de Marx lui-même en 1841.

    Pour ce qui est de savoir si la philosophie d’Epicure est à ce point dominée par son aspect pratique et ne comporte que peu de résultats théoriques (cf. Travaux préparatoires, fragment intitulé : le Jugement de Hegel sur la philosophie épicurienne de la nature), nous renvoyons à l’article de Deleuze (cf. Logique du sens, article cité), qui analyse la valeur théorique de la philosophie de Lucrèce, et surtout au livre de J.-M. Gabaude intitulé le Jeune Marx et le matérialisme antique, qui contient une mise au point sur la lecture opérée par Marx dans la Dissertation qui nous semble définitive. (Editions Privat, Toulouse.)