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l’activité philosophique d’Epicure de s’établir et de se maintenir hors du concept qui trouble le sensible, d’établir et de maintenir ce sensible[1].

Donc :

1. Les stoïciens tirent le contenu de leur pensée de l’être, du sensible, exigent que la pensée soit pensée d’un étant.

2. Inversement, les épicuriens élargissent leur principe de la singularité de l’être, en vue des atomes qui sont des objets de pensée, et en vue du plaisir pris comme un universel (p. 514).

Contre ces principes unilatéraux, le mouvement du concept réintroduit la dialectique.

Ce rétablissement de la dialectique est représenté négativement par la Nouvelle Académie et par les sceptiques. Déjà les stoïciens en tant qu’ils avaient leur principe dans la pensée (le penser), développaient la dialectique, mais prise comme une logique commune pour laquelle la forme de la simplicité a la valeur du concept ; un tel concept n’étant pas comme celui que nous avons maintenant, qui présente en lui le négatif et dissout les déterminités qui avaient été reçues dans cette simplicité. C’est une apparition plus haute du concept de l’essence dialectique qui ne s’applique plus seulement à l’être sensible, mais aux concepts déterminés, et porte à la conscience l’opposition du concept et de l’être comme opposition de la pensée et de l’être. Cette apparition exprime l’universel, non comme une idée simple, une universalité, mais comme le point où tout retourne à la conscience prise comme moment essentiel de l’essence.

Le scepticisme représente le dépassement du stoïcisme et de l’épicurisme pris comme unilatéraux, mais cet élément négatif qui ne reste que négatif ne peut se renverser en quelque chose d’affirmatif.

  1. . « Troubler » (verwirren) doit s’entendre aussi au sens physique : se mélanger avec, être embrouillé avec.