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Philosophie épicurienne. Troisième cahier.


Berlin, semestre d’été 1839.


[Critique de la polémique de Plutarque contre Épicure]


[L’ataraxie]


[Extraits de Plut, de eo quod 1088,4] Ici aussi, Plutarque ne comprend pas la logique d’Épicure ; le fait qu’il regrette l’absence d’une transition spécifique de la voluptas corporis ad voluptatem animi[1] est toujours important et doit être déterminé de manière plus précise, comme cela se présente chez Épicure. [Extraits de Plutarque, de eo quod 1088 à 1089]

C’est une remarque importante pour la dialectique épicurienne du plaisir, bien que Plutarque en fasse une mauvaise critique. D’après Épicure, le sage lui-même est dans l’état vacillant qui apparaît comme la définition du plaisir (ἡδονή) ; le pur repos (μακαριότης) du néant en soi, l’évacuation complète de toute détermination, est Dieu lui-même ; voilà pourquoi, comme le sage, il n’habite pas lui non plus à l’intérieur, mais à l’extérieur du monde.


[Extraits de Plut, de eo quod 1089]

Quand Plutarque objecte à Épicure qu’à cause de la possibilité de la douleur, la liberté dans un état présent de bonne santé ne saurait exister, d’abord l’esprit épicurien n’est pas un esprit qui s’encombre de telles possibilités, mais au contraire, c’est parce que la relativité absolue, la fortuite de la relation en soi n’est qu’absence de relation que le sage épicurien prend son état comme dépourvu de relation, et c’est dans cette mesure que cet état est pour lui un état sûr. Le temps n’est, en effet, pour lui, que l’accident des accidents, comment son ombre pourrait-elle pénétrer

  1. . De la jouissance corporelle à la jouissance de l’âme.