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s’échangent réellement entre eux, proportionnellement à la durée du temps de travail qu’ils contiennent. Le temps de travail social n’existe pour ainsi dire qu’à l’état latent dans ces marchandises, et ne se manifeste que dans leur procès d’échange. Le point de départ n’est pas du travail individuel considéré comme du travail commun, mais, au contraire, on part de travaux particuliers d’individus privés, travaux qui ne revêtent le caractère de travail social général dans le procès d’échange qu’en se dépouillant de leur caractère primitif. Le travail social général n’est donc pas une présupposition toute faite, mais un résultat qui devient. Et de là dérive cette nouvelle difficulté que les marchandises, d’une part, doivent entrer dans le procès d’échange en tant que temps de travail général réalisé et que, d’autre part, la réalisation du temps de travail des individus comme temps de travail général n’est elle-même que le produit du procès d’échange.

Chaque marchandise doit par l’aliénation de sa valeur d’usage, donc de son mode d’existence primitif, acquérir son mode d’existence adéquat de valeur d’échange. Il faut que dans le procès d’échange la marchandise double son existence. D’autre part, son deuxième mode d’existence sous forme de valeur d’échange, ne peut être qu’une autre marchandise, puisque dans le procès d’échange il n’y a que des marchandises qui se confrontent. Comment représenter immédiatement une mar-