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ce soient des adversaires dans ou hors de leur domaine — qui leur reprochent de disloquer d’une manière barbare ce qui est organiquement joint ensemble, ou bien se placent sur le même terrain qu’eux ou sont au-dessous d’eux. Rien de plus ordinaire que le reproche fait aux économistes d’envisager la production trop exclusivement comme un but en soi. La distribution aurait une importance tout aussi grande. Ce reproche est fondé précisément sur la conception économique que la distribution est une sphère indépendante, autonome, qui existe à côté de la production. Ou bien [on leur reproche] de ne pas concevoir les différents moments dans leur unité. Comme si cette dissociation n’avait pas pénétré de la réalité dans les traités au lieu d’avoir pénétré des traités dans la réalité et comme s’il s’agissait ici du balancement dialectique de concepts et non de la perception de rapports réels.

a) La production est immédiatement consommation aussi.

Consommation double, subjective et objective. L’individu qui en produisant développe ses facultés, les dépense aussi, les consomme dans l’acte même de la production, exactement comme la reproduction naturelle est une sorte de consomption des forces vitales. En second lieu, produire c’est consommer les moyens de production dont on fait usage et qui s’usent et dont une partie (dans le chauffage par exemple) est de nouveau résolue dans les éléments de l’univers. C’est aussi consommer de la matière première, laquelle ne demeure pas dans sa forme et constitution naturelles mais qui