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théorie ricardienne et il s’efforce vainement à faire concorder les faits avec cette théorie. On pourrait même considérer son pamphlet On the Currency, qui parut après la crise de 1825, comme le premier exposé conséquent des vues que Overstone a fait prévaloir plus tard. Toutefois des recherches soutenues sur l’histoire des prix le contraignirent à reconnaître que cette connexion directe entre les prix et la quantité des moyens de circulation, sous-entendue par la théorie, est une chimère de l’esprit ; que l’expansion et la contraction des moyens de circulation, la valeur des métaux précieux restant constante, sont toujours l’effet, jamais la cause des fluctuations des prix ; que la circulation de l’argent, en général, n’est qu’un moment secondaire et que l’argent dans le procès de production réel revêt encore de tout autres formes déterminées que celle de moyen de circulation. Ses recherches de détail n’appartenant pas à la sphère de la circulation métallique simple ne peuvent pas être discutées ici, non plus que les recherches dans le même ordre d’idées de Wilson et de Fullarton[1]. Ces écrivains n’envisagent pas l’argent sous un aspect unique ; ils le conçoivent bien dans ses dif-

  1. L’écrit le plus important de Tooke, outre la History of prices que son collaborateur a édité en six volumes, est : An Inquiry into the currency principte, the connexion of currency with prices, etc., 2e édition, London, 1844. Nous avons déjà cité l’écrit de Wilson. Il nous reste enfin à mentionner John Fullarton : On the regulation of currencies, 2e édition, London, 1845.