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l’importation et l’exportation des métaux précieux qui circulent immédiatement à titre de numéraire et qui, par leur afflux ou leur reflux, font baisser ou hausser les prix des marchandises. Par une limitation des lois de la circulation métallique, les banques doivent maintenant produire artificiellement le même effet sur les prix des marchandises. Si l’or afflue de l’extérieur, c’est une preuve que la circulation est insuffisante, que la valeur de la monnaie est trop élevée et que les prix des marchandises sont trop bas, et, qu’en conséquence, il faut jeter dans la circulation des billets de banque proportionnellement à l’or nouvellement importé. Il faut, au contraire, les retirer de la circulation dans la proportion dans laquelle l’or s’écoule du pays. En d’autres termes l’émission des billets de banque doit se régler sur l’importation ou l’exportation des métaux précieux ou sur le cours du change. La fausse hypothèse de Ricardo que l’or n’est que du numéraire et que, par conséquent, tout l’or importé augmente la monnaie circulante et par là fait monter les prix ; que tout l’or exporté diminue le numéraire et fait baisser les prix, cette hypothèse théorique se tourne ici en l’expérience pratique de faire circuler autant de numéraire qu’il y a chaque fois d’or. Lord Overstone (le banquier Jones Loyd) le colonel Torrens, Norman, Clay, Arbuthnot et d’autres écrivains sans nombre, connus en Angleterre sous le nom de l’École du « Currency principle », ont fait plus que prêcher cette doctrine,