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téoromanciers économiques se borne en fait à ce dogme : que Ricardo a découvert les lois de la circulation purement métallique. Ce qui leur restait à faire, c’était de soumettre à ces lois la circulation du crédit ou des billets de banque.

Le phénomène le plus général, le plus palpable des crises commerciales est la baisse subite, générale, des prix des marchandises, succédant à une hausse générale, assez prolongée, de ces prix. On peut dire qu’une baisse générale des prix des marchandises est une hausse de la valeur relative de la monnaie comparée avec toutes les marchandises, et inversement on peut dire qu’une hausse générale des prix est une baisse de la valeur relative de la monnaie. Les deux modes d’expression énoncent le phénomène mais ne l’expliquent pas. Que je pose le problème : expliquer la hausse générale périodique, alternant avec la baisse générale, des prix ; ou que je formule le même problème : expliquer la baisse et la hausse périodiques de la valeur relative de la monnaie comparée avec les marchandises, la phraséologie différente laisse subsister le problème aussi entier que le laisserait subsister sa traduction de l’allemand en anglais. La théorie de la monnaie de Ricardo était donc singulièrement opportune, puisqu’elle donne à une tautologie l’apparence d’un rapport causal. D’où vient la baisse générale périodique des prix des marchandises ? De la hausse périodique de la valeur relative de la monnaie. D’où vient, inversement, la hausse générale périodique