Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui se rient si dédaigneusement des illusions du système monétaire, la même illusion se décèle dès qu’ils ont affaire à des catégories économiques supérieures, par exemple, le capital. Elle éclate dans l’aveu d’un naïf étonnement quand tantôt leur apparaît comme un rapport social ce que déjà ils croyaient tenir comme un objet palpable et que tantôt les lutine sous forme d’un objet ce qu’à peine ils avaient fixé comme un rapport social.

La valeur d’échange des marchandises n’étant en fait que le rapport des travaux individuels, réputés égaux et généraux, les uns aux autres, rien autre que l’expression objective d’une forme sociale spécifique du travail, c’est de la tautologie de dire que le travail est la source unique de la valeur, et partant de la richesse en tant que celle-ci consiste en valeurs d’échange. C’est la même tautologie de dire que la matière comme telle n’a point de valeur d’échange[1], puisqu’elle ne contient point de travail et que la valeur d’échange comme telle ne contient point de matière. Or, quand William Petty appelle « le travail, le père,

  1. « In its natural state… matter is always destitute of value » (Dans son état naturel la matière est toujours dénuée de valeur). Mac Culloch, A discourse on the Rise, Progress etc., of Political Economy, 2e édition. Edinburgh, 1825, p. 48. On voit combien même un Mac Culloch s’élève au-dessus du fétichisme de « penseurs » allemands qui déclarent que la matière et une demi-douzaine d’autres saugrenuités sont les éléments de la valeur. Cf. par exemple L. Stein, l. c., t. I, p. 110.