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de 40.000 à 50.000 £. Ce devaient être de singuliers marchands pour payer de sommes pareilles la liberté de transporter un chargement de marchandises d’un marché cher à un autre bon marché. Quelle alternative avait un commerçant ? Ou bien, il lui fallait acheter pour 6 d. de café en billets de banque et l’expédier sur une place où il pourrait immédiatement vendre la livre à 3 ou 4 shillings en or, ou bien, acheter de l’or avec des billets de banque à 5 £ l’once et l’envoyer sur une place où il serait évalué à £ 3,17 s., 10 d. 1/2. Il est donc absurde de dire qu’en remettant de l’or au lieu de café on croyait faire une opération mercantile plus avantageuse. Il n’existait point de pays au monde qui offrit alors une aussi grande quantité de marchandises désirables que l’Angleterre. Bonaparte examinait toujours attentivement les prix courants anglais. Aussi longtemps qu’il constatait qu’en Angleterre l’or était cher et le café bon marché, il fut d’avis que son système continental fonctionnait bien[1]. »

Précisément à l’époque où Ricardo exposait pour la première fois sa théorie de la monnaie et que le Bullion committee l’incorporait dans son rapport parlementaire, en 1810, une baisse ruineuse se produisit dans les prix de toutes les marchandises anglaises, comparées avec ceux de 1808 et

  1. James Deacon Hume, Letters on the corn laws, London, 1854, p. 29-31.