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niveau normal, que parce qu’il est estimé au-dessus ou au-dessous de sa valeur métallique, que les prix, par conséquent, sont trop élevés ou trop bas, chacun de ces mouvements agit comme correctif[1]. Ils ramènent les prix à leur niveau normal par l’expansion et la contraction de l’argent circulant ; dans le premier cas, le niveau entre la valeur de l’or et la valeur des marchandises, dans le second cas, le niveau international des currencies. Autrement dit : l’argent ne circule dans les différents pays qu’autant qu’il circule dans chaque pays en qualité de numéraire. L’argent n’est que du numéraire ; c’est pourquoi la quantité d’or qui existe dans un pays doit entrer dans la circulation et peut donc, étant son propre signe de valeur, monter au-dessus ou tomber au-dessous de sa valeur. Et nous voici, parle détour de cette complication internationale, heureusement revenus au simple dogme d’où nous sommes partis.

Quelques exemples montreront comment Ricardo interprète arbitrairement les phénomènes réels dans le sens de sa théorie abstraite. Ainsi il affirme qu’aux époques de mauvaises récoltes, fréquentes en Angleterre pendant la période de 1800-1820, l’or est exporté, non parce qu’on a besoin de blé et que l’or est de la monnaie et partant un moyen d’achat et de paiement toujours efficace sur le marché du monde, mais parce que l’or est dé-

  1. Loc. cit., p. 17.