prix des marchandises. Ce qu’étaient pour Hume les mines américaines, les presses à billets de papier de Threadneedle Street l’étaient pour Ricardo, et lui-même, en un endroit, identifie expressément les deux facteurs. Ses premiers écrits qui ne traitent que de la question de la monnaie paraissent à l’heure où règne la plus violente polémique entre la banque de l’Angleterre, que défendaient les ministres et le parti de la guerre, et leurs adversaires, autour desquels se groupaient l’opposition parlementaire, les whigs et le parti de la paix. Ses écrits paraissent comme les avant-coureurs directs du célèbre rapport du Bullion committee de 1810 où sont adoptées les vues de Ricardo[1]. Ricardo et ses partisans qui déclarent que l’argent n’est qu’un signe de valeur s’appellent « bullionists » (les hommes des lingots d’or) et cette curieuse circonstance est due non seulement au nom de ce comité mais aussi au contenu de sa doctrine même. Dans ses ouvrages sur l’Économie politique, Ricardo a répété et développé les mêmes vues, mais nulle part il n’a étudié la nature de l’argent en soi, comme il l’a fait pour la valeur d’échange, le profit, la rente, etc.
Ricardo détermine d’abord la valeur de l’or et
- ↑ David Ricardo : « The high price of Bullion, a proof of the depreciation of Banknotes », 4e édition, London, 1811. (La première édition parut en 1809). Et encore : Reply to M. Bosanquet’s practical observations on the report of the bullion committee. London, 1811.