Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à sa forme déterminée de monnaie en général. Si l’on isole le moyen de circulation lui-même dans sa fonction de numéraire, il se transforme, nous l’avons vu, en signe de valeur. Mais la circulation metallique étant la forme dominante de la circulation que l’économie classique trouve tout d’abord en face d’elle, elle prend la monnaie metallique pour du numéraire et le numéraire metallique pour le simple signe de valeur. Conformément à la loi de la circulation des signes de valeur, on pose la proposition, que les prix des marchandises dépendent de la masse de la monnaie circulante, mais que la masse de la monnaie circulante ne dépend pas des prix des marchandises. Chez les économistes italiens du xviie siècle, cette opinion est énoncée plus ou moins clairement ; elle est tantôt affirmée, tantôt niée par Locke et développée avec précision dans le Spectator (no du 19 octobre 1711) par Montesquieu et par Hume. Hume étant le représentant de beaucoup le plus important de cette théorie au xviiie siècle, c’est par lui que nous commencerons notre revue.

Certaines conditions étant données, une augmentation ou une diminution dans la quantité, soit de la monnaie métallique circulante, soit des signes de valeur circulante, parait agir uniformément sur les prix des marchandises. Qu’il y ait hausse ou baisse de la valeur de l’or et de l’argent dans lesquels sont évaluées les valeurs d’échange des marchandises comme prix, les prix haussent ou baissent