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bourgeoise est de faire de l’argent, donc, au point de vue de la circulation simple de la marchandise, de former le trésor éternel que ne rongent ni les mites ni la rouille. Dire qu’une tonne de fer du prix de 3 £ a la même grandeur de valeur que 3 £ d’or, ce n’est pas répondre au système monétaire. Il ne s’agit pas ici de la grandeur de la valeur d’échange, mais de sa forme adéquate. Si le système monétaire et mercantile déclare que le commerce mondial et les branches spéciales du travail national qui s’embouchent directement dans le commerce mondial sont les seules sources véritables de la richesse et de l’argent, il importe de noter qu’à cette époque la plus grande partie de la production nationale affectait encore des formes féodales, et servait de source de subsistance immédiate aux producteurs eux-mêmes. Les produits, en grande partie, ne se transformaient pas en marchandises ni, par conséquent, en monnaie ; ils n’entraient pas dans l’échange social général de la matière, ils n’apparaissaient pas comme la matérialisation du travail général-abstrait, et, de fait, ils ne créaient point de richesse bourgeoise. L’argent, en tant que but de la circulation, est la valeur d’échange ou la richesse abstraite, et non un élément matériel quelconque de la richesse constituant le but déterminant et le mobile actif de la production. Ainsi qu’il convenait à ce stade primitif de la production bourgeoise, ces prophètes méconnus s’en tinrent à la forme solide, palpable et éclatante de la