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cosmopolite. Les relations cosmopolites ne sont à l’origine que les relations entre possesseurs de marchandises. La marchandise en soi et pour soi est supérieure à toute barrière religieuse, politique et linguistique. Sa langue universelle est le prix et sa communauté est l’argent. Mais en même temps que se développe la monnaie universelle, opposée au numéraire national, se développe le cosmopolitisme des échangistes comme un dogme de la raison pratique, en opposition aux préjugés héréditaires, religieux, nationaux et autres qui mettent obstacle à la circulation de la matière de l’humanité. Comme le même or qui arrive en Angleterre sous forme d’eagles américains, devient des sovereigns, puis, trois jours après, circule à Paris sous forme de louis, et au bout de quelques semaines se retrouve, transformé en ducats, à Venise, mais conserve toujours la même valeur, les possesseurs de marchandises finissent par comprendre que la nationalité « is but the guinea’s stamp ». L’idée sublime dans laquelle se résout pour lui le monde entier est celle d’un marché, d’un marché mondial[1].

  1. Montanari, Della Moneta. (1683), loc. cit., p. 40. « E cosi fattamente diffusa per tutto il globo terrestre la communicazione de’populi insieme, che pùo quasi dirsi esser il mondo tutto divinuto una sola città in cui si fa perpetua tiera d’ogui mercanzia, e dove ogni uomo di tutto ciò che la terra, gli animali e l’umana industria altrove producono, puo mediante il danaro stando in sua casa provedersi e godere. Maravigliosa invenzione ». (Les communications des peuples entre eux s’étendent à tel point sur tout le