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suppose que vendeur et acheteur n’entrent en relation que parce qu’ils sont possesseurs d’équivalents. Cependant, le procès de la métamorphose des marchandises qui crée les différentes fixités de forme de l’argent, modifie aussi les échangistes, ou modifie les caractères sociaux sous lesquels ils apparaissent les uns aux autres. Dans le procès de la métamorphose de la marchandise, le détenteur des marchandises change de peau aussi souvent que la marchandise se meut et que l’argent revêt des formes nouvelles. À l’origine les possesseurs de marchandises se confrontaient comme des échangistes ; l’un devenait vendeur, l’autre acheteur, puis, chacun alternativement acheteur et vendeur, ensuite ils devenaient thésauriseurs, enfin des gens riches. Ainsi les échangistes ne sortent pas du procès de circulation comme ils y sont entrés. De fait, les différentes formes arrêtées que revêt l’argent dans le procès de circulation ne sont que les métamorphoses cristallisées de la marchandise elle-même, lesquelles de leur côté ne sont que l’expression objective des changeantes relations sociales dans lesquelles les possesseurs de marchandises accomplissent leur échange de matière. Dans le procès de circulation se créent de nouvelles relations commerciales, et les porteurs de ces relations modifiées, les possesseurs de marchandises, acquièrent de nouveaux caractères économiques. De même que dans la circulation intérieure l’argent s’idéalise et que du simple papier,