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à la dépréciation des métaux précieux. C’est pourquoi leurs indications, exactes quant à l’emploi de l’or californien et australien, montrent toujours une lacune, parce que la consommation accrue de l’or, comme matière première, n’est pas justifiée dans leur imagination par une baisse correspondante de sa valeur. En 1810 à 1830, la moyenne de la production annuelle des métaux précieux avait diminué de plus de la moitié par suite de la lutte des colonies américaines contre l’Espagne et de l’interruption dans le travail des mines causée par les révolutions. La diminution des espèces circulantes en Europe représentait près de 1/6, si l’on compare les années 1829 et 1809. Quoique la quantité de la production eût donc diminué et que les frais de production eussent augmenté, si tant est qu’ils aient varié, la consommation des métaux précieux sous la forme d’objets de luxe augmenta néanmoins d’une façon extraordinaire ; en Angleterre, pendant la guerre déjà, sur le continent depuis la paix de Paris. Elle allait en croissant avec l’accroissement de la richesse générale[1]. On peut poser comme une loi générale, que la conversion de la monnaie d’or et d’argent en objets de luxe prédomine dans les temps paisibles, et que leur conversion en lingots, ou bien en espèces, a lieu à des périodes orageuses[2].

  1. Jacob, l. c., t. II, ch. xv et xvi.
  2. « In times of great agitation and insecurity, especially during internal commotions or invasions, gold and