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par le constant renouvellement des besoins de la vie. Pour pouvoir acheter sans vendre, il a fallu qu’il vendît sans acheter. En effet, la circulation M-A-M n’est que l’unité évolutive de la vente et de l’achat en tant qu’elle est à la fois le procès perpétuel de leur scission. Pour que l’argent coule constamment sous forme de numéraire, il faut que le numéraire se coagule sans cesse en argent. Le cours continu du numéraire est conditionné par son accumulation continuelle en grande ou petite quantité dans les fonds de réserve qui de toutes parts proviennent de la circulation tout ensemble et la conditionnent ; des fonds de réserve de numéraire dont la constitution, la distribution, la dissolution et la reconstitution changent constamment, dont l’existence disparaît toujours et dont la disparition subsiste. Cette transformation incessante du numéraire en argent et de l’argent en numéraire, Adam Smith l’exprime ainsi : chaque possesseur de marchandises doit toujours avoir en réserve, à côté de la marchandise particulière qu’il vend, une certaine somme de la marchandise générale avec laquelle il achète. Nous avons vu que dans la circulation M-A-M, le second membre A-M s’éparpille en une série d’achats qui ne s’effectuent pas en une seule fois mais successivement dans le temps, de façon qu’une portion de A circule à titre de numéraire pendant que l’autre repose sous forme d’argent. L’argent ici n’est en fait que du numéraire en suspens, et les parties constituantes de