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que de la monnaie imaginaire, la monnaie (ou l’argent) est la seule marchandise réelle. À l’opposé des marchandises qui ne font que représenter l’existence indépendante de la valeur d’échange, du travail social général, de la richesse abstraite, l’or est la forme d’apparition matérielle de la richesse abstraite. Sous forme de valeur d’usage chaque marchandise n’exprime qu’un moment de la richesse matérielle, par son rapport à un besoin spécial, qu’un côté isolé de la richesse. Mais la monnaie satisfait chaque besoin en tant qu’elle est immédiatement convertible en l’objet de chaque besoin. Sa propre valeur d’usage est réalisée dans l’interminable série des valeurs d’usage qui forment son équivalent. Dans sa substance métallique native, l’or renferme toute la richesse matérielle qui se déroule dans le monde des marchandises. Si les marchandises dans leurs prix représentent l’équivalent général ou la richesse abstraite, l’or, ce dernier, dans sa valeur d’usage, représente les valeurs d’usage de toutes les marchandises. L’or est donc le représentant corporel de la richesse matérielle. Il est le « précis de toutes les choses », (Boisguillebert), le compendium de la richesse sociale. Il est tout ensemble l’incarnation immédiate du travail général par la forme, et l’agrégat de

    vicendevolmente le cose… sono segni dell’ oro e dell’ ar-gento » (Non seulement les métaux précieux sont les signes des choses… mais les choses sont réciproquement… les signes de l’or et de l’argent). A. Genovesi, Lezioni di Economia civile (1765), p. 281 dans Custodi, Part. Mod., t.VIII.