Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

idéale, dans l’argent qu’une existence imaginaire, symbolique. Ainsi la valeur d’échange apparaît comme existant seulement dans la pensée ou représentée à l’aide des objets, mais elle n’a pas de réalité sauf dans les marchandises elles-mêmes, en tant qu’elles matérialisent un quantum de temps de travail déterminé. Il y a apparence que le signe de valeur représente immédiatement la valeur des marchandises parce qu’il ne se présente pas comme signe d’or, mais comme signe de la valeur d’échange, qui est exprimée simplement dans le prix, mais qui n’existe que dans la marchandise. Or, cette apparence est fausse. Directement, le signe de valeur n’est que signe de prix, donc, signe d’or, et par un détour seulement il est signe de la valeur des marchandises. L’or n’a pas, comme Peter Schlemihl, vendu son ombre, mais achète avec son ombre. Aussi le signe de valeur n’a d’action effective qu’autant qu’il représente, à l’intérieur du procès, le prix d’une marchandise vis-à-vis d’une autre, ou qu’il représente de l’or vis-à-vis de chaque échangiste. Un objet déterminé, relativement sans valeur, un morceau de cuir, un billet de papier, etc., devient, par routine, signe de la monnaie, mais ne se maintient comme tel que parce que son existence symbolique est garantie par le consentement général des échangistes, parce qu’il acquiert une existence légale de convention et partant le cours forcé. Le papier monnaie d’État à cours forcé est la forme achevée du signe de valeur et la