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La vitesse de la circulation étant donnée, la masse des moyens de circulation est simplement déterminée par les prix des marchandises. Les prix ne sont pas élevés ou bas parce qu’il circule plus ou moins d’or, mais il circule plus ou moins d’or parce que les prix sont bas ou élevés. C’est là une des plus importantes des lois économiques et l’avoir démontrée en détail, au moyen de l’histoire des prix des marchandises, est peut-être l’unique mérite de l’économie anglaise post-ricardienne. Si maintenant l’expérience montre que le niveau de la circulation métallique, ou la masse d’or ou d’argent qui circule dans un pays déterminé, est en effet exposé à des flux et reflux temporaires, et parfois à de très violents flux et reflux[1], mais dans l’ensemble reste le même

  1. L’Angleterre, en 1858, a fourni un exemple d’une baisse extraordinaire de la circulation métallique au-dessous de son niveau moyen, comme on le verra par l’extrait suivant du London Economist : « From the nature of the case very exact data cannot be procured as to the amount of cash that is fluctuating in the market, and in the hands of the not banking classes. But, perhaps, the activity or the inactivity of the Mints of the great commercial nations is one of the most likely indications in the variation of that amount. Much will be manufactured when much is wanted ; and little when little is wanted… At the English Mint the coinage was in 1855 : 9.245.000, 1856 : 6.476.000 £, 1857 : 5.293.855 £. During 1858 the Mint had scarcely anything to do » (Par suite de l’éparpillement qui caractérise la circulation simple « il est impossible de se procurer des données très exactes sur la quantité de monnaie qui fluctue sur le marché et dans les