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circulation de matière de leurs travaux, se dresse devant eux comme le mouvement particulier d’une chose, comme le cours de l’or. Pour les échangistes le mouvement social est, d’une part, une nécessité extérieure et, d’autre part, un procès purement formel qui permet à chaque individu de retirer, en échange de la valeur d’usage qu’il jette dans la circulation, d’autres valeurs d’usage de la même grandeur de valeur. L’utilité de la marchandise commence avec sa sortie de la circulation, tandis que l’utilité de l’argent, comme moyen de la circulation, consiste en ce qu’il circule. Le mouvement de la marchandise dans la circulation n’est qu’un mouvement fugitif, tandis que s’y remuer sans relâche devient la fonction de l’argent. Celle-ci, sa fonction spécifique dans la circulation, donne à l’argent, en tant que moyen de circulation, une fixité de forme nouvelle qu’il nous faut maintenant développer plus en détail.

D’abord il tombe sous le sens que le cours de la monnaie est un mouvement infiniment dispersé, puisqu’en lui se reflète l’infini éparpillement en achats et en ventes du procès de la circulation, ainsi que la disjonction fortuite des phases intégrantes de la métamorphose des marchandises. Dans les petits circuits de la monnaie où le point de départ et le point d’arrivée coïncident, il y a, il est vrai, un mouvement en retour, un véritable mouvement circulaire, mais, d’abord, il y a autant de points de départ que de marchandises et, ensuite,