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circulation de la monnaie. Ce qui revient à dire que là où le travail basé sur l’échange privé n’a pas évolué encore à la constitution de l’argent, il ne peut naturellement pas produire des phénomènes qui supposent le complet développement du procès de production bourgeois. Nous pouvons donc jauger la profondeur de la critique qui veut supprimer les « inconvénients » de la production bourgeoise par l’abolition du « privilège » des métaux précieux et par l’introduction d’un soi-disant « système monétaire rationnel ». Pour donner une idée, d’autre part, de l’apologétique économiste il peut suffire de citer un passage renommé pour son extraordinaire acuité. Voici ce que dit James Mill, le père de John Stuart Mill, l’économiste anglais bien connu. « Il ne peut jamais manquer d’acheteurs pour toutes les marchandises. Qui met en vente une marchandise demande à obtenir une marchandise en échange, il est donc acheteur par le seul fait qu’il est vendeur. Acheteurs et vendeurs de toutes les marchandises pris ensemble doivent donc, par une nécessité métaphysique, se faire contrepoids. S’il y a plus de vendeurs que d’acheteurs d’une marchandise, il faut qu’il y ait plus d’acheteurs que de vendeurs d’une autre marchandise[1]. »

  1. En novembre 1807 parut en Angleterre un écrit de William Spence sous le titre de : Britain independent of commerce, dont William Cobbet dans son Political Register développa le principe sous la forme plus drastique de Perish commerce. James Mill répondit, en 1808 dans sa De-