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comme un pêle-mêle d’une infinité de membres, fortuitement juxtaposés ou se succédant, de différentes métamorphoses totales. Le procès de circulation réel n’apparaît pas comme métamorphose totale de la marchandise, comme son mouvement dans des phases opposées, mais comme un simple agrégat de nombreux achats et de ventes s’effectuant simultanément ou successivement de manière accidentelle. La fixité de forme du procès est ainsi éliminée et d’autant plus complètement que chaque acte de circulation isolé, par exemple, la vente, est en même temps son contraire, l’achat, et inversement. D’un autre côté, le procès de circulation est le mouvement des métamorphoses du monde des marchandises et partant doit le refléter aussi dans son mouvement total. Nous examinerons dans la section suivante de quelle façon il le reflète. Qu’il suffise ici de remarquer que dans M-A-M les deux extrêmes M n’ont pas le même rapport formel avec A. Le premier M est une marchandise spéciale et se rapporte à l’argent comme à la marchandise universelle, tandis que l’argent est une marchandise universelle et se rapporte au second M comme à la marchandise individuelle. M-A-M peut donc se réduire par la logique abstraite au syllogisme S-U-I où la spécialité forme le terme majeur, l’universalité le terme moyen et l’individualité le terme mineur.

Les échangistes étaient entrés dans le procès de circulation en qualité de gardiens de marchandises.