Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des hommes, leur valeur devrait être considérée comme changeant seulement dans leur rapport réciproque. Tout ce qui trouble et embrouille la constatation du changement de proportion au moyen d’un étalon général déterminé et immuable doit porter préjudice au commerce. L’argent n’est qu’un étalon idéal de parties égales. À la question : quelle doit être l’unité de mesure de la valeur d’une partie, je réponds par cette autre question : quelle est la grandeur normale d’un degré, d’une minute, d’une seconde ? Ils n’en possèdent point, mais dès qu’une partie en est déterminée le reste tout entier, conformément à la nature d’une échelle, doit suivre proportionnellement. De ce genre de monnaie nous avons deux exemples. La banque d’Amsterdam nous offre un exemple de l’un et la côte d’Angola de l’autre[1]. »

Steuart s’en tient simplement au rôle que joue la monnaie dans la circulation titre d’étalon des prix et de monnaie de compte. En effet, si des marchandises différentes sont cotées dans le prix courant à 15 s., 20 s., 36 s. respectivement, ce n’est ni le contenu en argent ni le nom de shilling qui m’intéressent lorsqu’il s’agit de comparer la grandeur de leur valeur. Les rapports numériques 15, 20, 36 disent tout maintenant et le nombre 1 est devenu l’unique unité de mesure. Seule la proportion numérique abstraite elle-même est l’expression pure-

  1. Steuart, l. c., t. II, p. 154, 299