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LEBRUN.




Lebrun (Charles-François), prince et archi-trésorier de l’Empire, duc de Plaisance, grand-aigle de la Légion-d’Honneur, chevalier des ordres de Charles III d’Espagne et de l’Aigle d’Or de Wurtemberg, membre de l’Institut, puis de l’Académie Française, naquit à Saint-Sauveur-Landelain (Manche), le 19 mars 1739.

Son père le plaça à Paris, pensionnaire au collège des Grassins. Ses études y furent brillantes, il remporta plusieurs prix, et s’acquit l’amitié de ses professeurs. Son goût le porta plus particulièrement vers la culture des belles-lettres, mais la lecture de l’Esprit des Lois lui ayant inspiré le plus vif désir d’étudier la législation et surtout la constitution anglaise que Montesquieu présente comme un modèle à tous les gouvernemens, et dont quelques hommes instruits commençaient alors à s’occuper en France, il partit pour l’Angleterre.

Lebrun, à son retour, s’étant décidé pour le barreau, fit son droit sous M. Lorry, célèbre professeur qui le fit connaître à M. de Maupeou, premier président du parlement de Paris, depuis chancelier de France.

Les troubles de Bretagne, les démêlés entre le parlement et la cour, amenèrent la dissolution de tous les parlemens du royaume, et l’établissement en 1770 de nouveaux tribunaux sous le titre de conseils supérieurs.

On a prétendu que Lebrun avait joué un rôle dans ce bouleversement de la magistrature : il fut l’ouvrage du chancelier Maupeou et de l’abbé Terray, contrôleur général des finances ; Lebrun n’y participa que par la rédaction des préambules de quelques édits, en réponse aux remontrances des parlemens.

Un ouvrage intitulé la Voix du Citoyen, qu’il publia au commencement de 1789, fixa sur lui les suffrages des électeurs de l’arrondissement de Dourdan : il fut nommé député du tiers-état aux états-généraux ; chargé de la rédaction des cahiers de cet ordre, il sut allier le patriotisme à la modération. Après l’installation de l’assemblée législative, il devint membre du directoire du département de Seine-et-Oise, puis il présida cette administration jusqu’en 1791 : il abdiqua toute fonction publique en 1792 : sa vie retirée ne le garantit pas des persécutions ; arrêté deux fois et jeté dans les prisons de Versailles, il en sortit la première au bout de six mois, et la seconde, il dut la vie à la mort de Robespierre.

C’est dans ces intervalles où l’absence de fonctions publiques laissait à Lebrun la faculté de s’occuper de littérature, qu’il mit la dernière main à différentes traduc-