prononcés sur sa tombe. Nous croyons ne pouvoir mieux faire connaître les regrets qu’a excités la perte de cet infortuné jeune homme qu’en citant le discours improvisé par M. Barthe, alors avocat à la Cour royale de Paris, celui des orateurs qui a parlé le premier :
« En présence de ces dépouilles qu’animaient naguère les sentimens les plus généreux ; auprès de ce corps qui renfermait lame de notre ami, je ne saurais vous retracer les vertus qui le firent chérir de sa famille et de nous tous, qui avons été ses condisciples, ses amis, et qui l’avons aimé comme un frère ; je ne saurais vous parler de ses talens, qui n’ont apparu qu’un instant, et qui promettaient à la patrie un citoyen distingué : mon âme est trop livrée à la douleur ; elle est trop occupée par le souvenir d’une existence qui nous fut si chère, pour qu’il me soit permis de résister à mon émotion.
« Lallemand, sur cette même terre qui va bientôt te couvrir, il m’est impossible de te louer ! Je ne puis que verser des pleurs, je ne puis que te dire adieu au nom de nous tous, au nom de tout ce qui est bon, au nom de tout ce qui est sensible au malheur. Adieu donc ! toi qui fus bon fils, toi dont les dernières paroles furent pour ce père dont lame a été si cruellement déchirée ! Adieu ! toi qui fus bon ami, qui étais encore bon citoyen à l’instant même où l’on te frappa de mort ! adieu ! Ta mémoire restera gravée dans nos cœurs ; plus d’une fois, sur cette tombe, au pied du monument que notre piété t’élèvera, chacun de nous viendra seul avec sa douleur, te payer un tribut de regrets et de larmes. »
Le monument de Lallemand, qui lui a été érigé par ses nombreux amis, est construit solidement en pierre ; il se compose d’une enceinte carrée, au fond de laquelle s’élève, sur un stylobate, une borne antique en forme de cénotaphe. Sur la base, on lit cette inscription :
De chaque côté sont des inscriptions ainsi placées :
l’école
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l’école
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l’école
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le
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des
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de
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de
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beaux-arts.
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médecine.
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droit.
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commerce.
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