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KELLERMANN.




Kellermann (François-Christophe), duc de Valmy, maréchal et pair de France, grand’croix des ordres de la Légion-d’Honneur et de Saint-Louis, etc., naquit à Strasbourg en 1735.

Il commença par être simple hussard dans la légion de Conflans, et s’étant fait remarquer pendant la guerre d’Allemagne, en 1758 il fut nommé officier, devint ensuite colonel du régiment de Colonel-Général Hussard, et enfin maréchal de camp en 1788. Il fut employé au commencement de la révolution en Alsace, où par ses efforts il parvint à arrêter l’indiscipline des troupes.

Le 10 août 1792, il obtint le commandement de l’armée de la Moselle ; il opéra en septembre sa jonction avec Dumouriez, en Champagne, et occupa alors la position de Valmy. Le 19 il y soutint une attaque devenue célèbre sous le nom de canonnade de Valmy, parce qu’elle fut la seule action de cette campagne, et qu’elle eut des suites très-importantes. Après le 18 brumaire (9 novembre 1799), il entra au Sénat conservateur, dont il fut nommé président le 2 août 1801 : le 3 juillet 1802 il obtint le titre de grand-officier de la Légion-d’Honneur, et bientôt après il fut élevé au grade de maréchal d’empire, et pourvu de la sénatorerie de Colmar.

Il se rendit à la fin de 1805 dans le département du Haut-Rhin et y organisa la garde nationale. Pendant la campagne de Prusse il fut chargé d’organiser des régiments provisoires à Mayence. Il fit la campagne de 1809 contre l’Autriche, et commanda le corps d’observation de l’Elbe.

Après la bataille de Hanau, le 30 octobre 1813, il alla prendre le commandement de toutes les réserves à Metz. En mai 1814, le roi le nomma son commissaire extraordinaire dans la troisième division militaire. Le 4 juin il fut élevé au rang de pair, et reçut le 23 août suivant la grand’croix de l’ordre de Saint-Louis.

N’ayant accepté aucun emploi de Bonaparte après son invasion de 1815, le maréchal Kellermann reprit sa place à la Chambre des pairs. Il est décédé le 15 septembre 1820, et a été inhumé au cimetière du Père Lachaise.

Le monument du duc de Valmy se compose d’un mur solidement bâti, à trois compartiments formant panneaux, à la base duquel sont figurés trois cercueils et un flambeau renversé entre chaque compartiment. Dans la partie supérieure est un riche entablement dont la corniche est ornée de feuilles de pavots d’un beau travail. Au-dessus s’élève un cénotaphe surmonté d’une croix grecque, au milieu duquel sont sculptées les armes du maréchal et une guirlande de cyprès. Au-dessous sont gravés ces deux mots :

VALMY, MARENGO.

De chaque côté du cénotaphe sont des trophées de guerre d’une belle exécution.