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DE L’ENSEIGNEMENT DE NOTRE LANGUE

de l’argent, du billon, voire même de la fausse monnaie, mais le moule de convention était rompu, et les écrivains, rentrés en possession de leur liberté, sentaient qu’il fallait renouer la tradition française et étudier le passé.

Mentionnons les vocabulaires bizarres des Saint-Simoniens et des Fourriéristes, les importations anglaises des amateurs du turf, la terminologie barbare du régime parlementaire, les termes arabes que nos troupiers ont rapportés d’Afrique, et nous aurons indiqué les points principaux que nous aurons plus tard à développer.

XVI

Cette histoire chronologique de notre langue ne clôt pas encore le programme que doit s’imposer toute personne qui se propose de la bien connaître.

Les érudits, qui se sont appliqués avec tant d’ardeur à son étude, ne se sont pas contentés de la considérer historiquement dans ses phases successives et à ses époques diverses : ils en ont suivi les branches éparses et quelquefois jusqu’aux moindres ramifications, sur toutes les parties du territoire français.

Prenant alors pour base, non plus le temps, mais le lieu, ils ont abordé tour à tour nos patois et dialectes[1].

  1. Voyez Recueil de rapports sur l’état des lettres et les progrès des sciences en France. Sciences historiques et philologiques. Progrès des études classiques et du moyen-âge (par M. Guigniaut) Paris, 1868, 8e, pages 118–121.