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DE L’ENSEIGNEMENT DE NOTRE LANGUE

le langage à courte haleine du pamphlet et du journal ; mais c’est un véritable contre-sens de la transporter aux orateurs du xviiie siècle et surtout aux chroniqueurs et aux historiens des époques antérieures. En effet, elle découpe et détaille trop, et donne indiscrètement, comme en une photographie, un relief exagéré à des portions secondaires, tandis que les grandes lignes s’atténuent et s’effacent, et que, par suite, l’ensemble s’obscurcit.

Nous avons donc à rechercher ce qu’il y a de mieux à faire pour le présent ; à guider le lecteur au milieu des divers systèmes proposés, et en même temps à insister vivement sur la nécessité de conserver à notre ancienne littérature, en cela comme en tout le reste, sa véritable physionomie.

XIII

Tout cela n’a trait qu’à l’enseignement grammatical.

Le plus important, le plus difficile, et surtout le plus neuf, serait de créer l’étude pratique du vocabulaire.

Pour y parvenir par la bonne et véritable route, il faudrait se livrer à un examen général et rapide de l’histoire de la formation de notre langue depuis son origine jusqu’à la fin du xvie siècle.


Au commencement de ses Commentaires, César signale en Gaule, dans la vaste étendue de pays qui n’était pas encore soumise aux Romains, trois peuples également