2o L’infinitif qui sert à former le futur et le conditionnel ; mais à l’aide d’un procédé tout particulier, exclusivement propre aux langues néo-latines et qui n’a rien de commun avec ceux qu’indiquent les grammaires élémentaires[1].
Ces réserves faites, il nous reste trois temps primitifs destinés à former quatre temps dérivés, ce qui est, pour un moyen mécanique, un résultat assez médiocre ; encore le fonctionnement en est-il imparfait et compliqué: ainsi, le présent de l’indicatif, mis cependant au nombre des temps primitifs, ne peut former ses trois personnes plurielles qu’à l’aide du participe présent; et, malgré cette intervention inattendue, on ne peut rendre compte de la formation de la troisième personne plurielle du type même de la troisième conjugaison : ils reçoivent, considérée, en désespoir de cause, comme irrégulière.
Enfin la règle suivante nous paraît plus extraordinaire encore que tout le reste :
« Du présent de l’indicatif, on forme l’impératif en ôtant les pronoms, je, nous, vous.
Indicatif | Impératif |
J’aime ....... | aime |
Nous aimons ..... | aimons |
Vous aimez ..... | aimez. » |
Comme on nous prévient d’autre part, à l’impératif, dans la conjugaison même, que ce mode n’a point de première personne, c’est faire croire à l’élève que par la suppression du pronom je on peut métamorphoser une première personne en seconde personne, transformation grammaticale à coup sûr assez curieuse.
Telles sont les merveilles de la mécanique !
C’est là encore un des résultats de l’application incon-
- ↑ Voyez, ci-après, pages 76 et 77.