Notre poète, qui sait profiter de tout pour donner du mouvement à son style, se sert très volontiers de ces locutions. Il lui arrive de comparer une jeune fille à une place de guerre[1], de nommer l’amant l’assiégeant[2], de nous le représenter changeant de batterie[3] ; il parle de l’artillerie de Cupidon[4], de Caliste l’inexpugnable, dont la chasteté plia[5], et de l’enfant qui fait des brèches dans les cœurs[6]. Dans un de ses contes, il nous peint deux soupirants ravis d’être introduits dans la maison de leur belle et
Enfin il écrit à Mme d’Hervart :
Je pourrois bien quelque jour
Laisser mon cœur en otage[8].
Il considère les grandes réunions comme de véritables champs de batailles pour les dames. « Je dirai en passant que l’offense la plus irrémissible parmi ce sexe, c’est quand l’une d’elles en défait une autre en pleine assemblée[9] ». D’après cela, on doit trouver tout naturel qu’il dise d’une femme qu’elle va en conquête[10], et qu’il emploie, dans un sens analogue, conquérante[11], que l’Académie n’indique pas avec cette signification.
Dans le passage suivant, les disputes des amants