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DE L’ENSEIGNEMENT DE NOTRE LANGUE

nous possédions en ce genre, est celui qui a pour titre : Études sur la signification des mots, par L.-C. Michel, professeur à l’École Municipale Turgot[1]. Mais, malgré les avantages qu’il présente, il ne résoud qu’une partie du problème : il indique les faits sans remonter à leurs causes ; et l’excellent enseignement qui y est fort habilement réparti, ne repose pas sur la seule base réelle de toute étude de ce genre : l’histoire de notre langue.

On est donc fondé à dire, même après les consciencieuses tentatives dont nous venons de faire mention, que l’étude régulière et méthodique du vocabulaire français n’est jusqu’ici nullement constituée.

V

Voyons maintenant comment on étudie en France la grammaire française.

Si quelque chose nous manque pour le faire avec succès, ce ne sont point les traités spéciaux.

Je me suis depuis longtemps appliqué à les réunir ; ils sont là, sous mes yeux ; et, bien que j’aie, comme tout amateur, le regret de sentir encore ma collection fort incomplète, ceux que je possède formeraient à eux seuls, une bibliothèque de raisonnable étendue.

Cette abondance est déjà un mauvais présage.

L’examen, même superficiel, d’une bibliographie

  1. Paris, Dezobry, 1858, in-12.