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DE L’ENSEIGNEMENT DE NOTRE LANGUE

Joachim du Bellay dans La Deffence et Illustration de la langue Francoyse[1] et Henri Estienne dans le Proiect du liure intitulé De la precellence du langage François[2].

IV

On serait tenté de croire que, dès qu’on s’occupa d’étudier notre langue, on s’efforça d’en constituer l’inventaire. Il n’en est rien : les premiers dictionnaires où elle paraît sont des lexiques français-latins, français-anglais, français-italiens, français-espagnols ; elle n’y sert que de moyen, d’expédient, pour arriver à la connaissance d’un autre idiome. Ce n’est qu’à la fin du xviie siècle qu’on voit paraître des dictionnaires purement français : d’abord celui de Richelet en 1680, puis celui de Furetière en 1690, enfin celui de l’Académie en 1694.

Ces répertoires commodes, qui se sont peu à peu considérablement perfectionnés, rendent aujourd’hui de grands services, non seulement pour la connaissance des verbes difficiles, du genre des substantifs, et de l’orthographe en vigueur, mais aussi pour l’intelligence plus complète des auteurs français, et parfois même, comme dans l’excellent ouvrage de M. Littré, pour l’étymologie et l’histoire des mots. Toutefois leur forme alpha-

  1. Imprimé à Paris pour Arnoul l’Angelier, 1549, in-8o. — Cet ouvrage se trouve au commencement du tome I de notre édition des Œuures françoises de Joachim du Bellay.
  2. À Paris, par Mamert Patisson, M.D.LXXIX, in-8o.