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assertion paraissent fort justes ; toutefois, elles n’expliquent pas la difficulté, et ce qu’il ajoute, à la fin, au sujet des calculs basés sur les idiomes, semblerait les compliquer encore davantage, puisque, selon lui, les idiomes offrent une base peu favorable à la nationalité polonaise. « Prendre pour base de la délimitation des peuples polonais et russes la langue qu’ils parlent actuellement, c’est, dit-il, le moyen d’obtenir le minimum des Polonais. Dans les gouvernements de Vilno et de Grodno, l’influence polonaise s’était fait sentir d’une manière si puissante qu’elle y a créé une langue à part, qui n’est ni le polonais ni le russe, mais un mélange de l’un et de l’autre. En tenant compte de ce phénomène, qui se reproduit aussi ailleurs, quoique dans une mesure diverse, on devrait diminuer en conséquence le chiffre assigné à la nationalité polonaise, de telle manière qu’elle serait insignifiante dans les provinces russiennes du sud (Volhynie, Kiev et Podolie), mais deviendrait plus sensible dans celles de la Russie Blanche, d’après la gradation suivante : Mohilev, Vitebsk, Minsk, Vilno, Grodno. De cette façon, au lieu de 1,257,000 Polonais, ou en obtiendrait tout au plus 1 million (p. 55). » C’est, en effet, ce qu’a obtenu la Société géographique, qui n’en compte que 1,027,947 (tabl. IV). M. Schédo-Ferroti, qui nous donne ce chiffre, dit expressément que, dans son tableau, il a mis sous la rubrique Russes tous les habitants parlant n’importe lequel des diverses idiomes russes, le petit-russien, le ruthène (?), le patois de la Russie-Blanche, etc. (p. 91). Mais c’est aussi ce qui explique le chiffre insignifiant de 82,908 adopté par les auteurs de l’Atlas confessionnel. Il est évident qu’ils y sont arrivés en considérant comme non polonais les 187,632 catholiques russiens qui habitent le gouvernement de Grodno (tabl. Ill) et qui parlent une langue mixte ; car en les ajoutant aux Polonais de la même province, on obtient précisément le nombre indiqué par M. Erkert (270,540). Si donc les calculs basés sur les idiomes amènent des résultats plus vraisemblables, ils donnent raison à M. Batuchkov. On le voit, toute la question se réduit à savoir si les Russiens de Grodno sont polonais ou non, et on pourrait en dire autant des Russiens de Vilno. Toujours est-il cependant que le désaccord subsiste.

Autre exemple. M. Rittich porte le nombre des Grands-Rus-