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plus considérables qu’elles approchent de la frontière polonaise : elles le sont, en particulier, dans les gouvernements de Grodno et de Vilno. Il en distinguera aisément comme deux traînées principales qui, en partant de ce point-là, suivent la direction sud-est et nord-est, c’est-à-dire vers Kiev et vers Vilno, et touchent à peine la zone marécageuse du milieu. La Polésie, par exemple, n’offre que quelques taches isolées, tandis qu’elles grossissent et se multiplient visiblement en Volhynie et en Podolie. Ces taches roses représentent l’élément polonais. Les Polonais ont, en effet, dans ces deux provinces, des possessions plus vastes et plus nombreuses qu’ailleurs. De la sorte, on peut suivre des yeux la marche de l’immigration polonaise et en constater le progrès. D’autre part, comme aujourd’hui les Russes appartiennent à l’Église orthodoxe, à peu d’exceptions près, tandis que les Lithuaniens et les Polonais sont pour la plupart catholiques, il s’en suit que la frontière ethnographique qui sépare ces deux nationalités de la population russienne coïncide presque avec la limite géographique des religions qu’elles professent. Quant aux protestants, il y en a plusieurs milliers parmi les Lithuaniens et les Lettons (25,753), quelques centaines parmi les Polonais (657), et, chose digne de remarque, pas un seul parmi les Russes. Nous ne dirons rien des juifs, dont le nombre, malgré son caractère sporadique, s’élève à plus de 1 million et demi ; ni des Allemands qui arrivent à peine au chiffre de 35,000. Nous ferons remarquer seulement que le nombre de ces derniers que donne Schédo-Ferroti (tabl. IV, rubrique : divers ou protestants) est évidemment exagéré.

Afin que le lecteur puisse avoir une idée générale de la population de toutes les neuf provinces, nous plaçons sous ses yeux quatre tableaux différents, dont les deux premiers sont disposés d’après les nationalités et le troisième d’après les cultes. Le premier donne, en outre, la statistique des diverses nationalités dans le royaume de Pologne, y compris les parties appartenant aujourd’hui à la Prusse et à l’Autriche, ainsi que la Courlande. Le quatrième tableau indique les mêmes nationalités et cultes dans leur rapport à la totalité des habitants. Ce dernier tableau n’étant qu’une simple reproduction de ce qui a été publié par le Comité statistique de Saint-Pétersbourg, il suffira de dire