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maux atteints a été de 156,592, dont 78,111 sont morts et 36,919 ont été abattus ; 51,562 ont guéri.

La France, en 1870, a vu ses provinces de l’Ouest ravagées par le typhus et l’on sait les pertes énormes qu’il y a occasionnées.

Si aux pertes matérielles considérables causées par la seule mortalité des animaux on ajoute les pertes résultant des entraves de toutes sortes mises au commerce du bétail et des produits qu’il fournit ; si d’une autre part on tient compte du renchérissement de la viande de bœuf, de l’obstacle que rencontre l’approvisionnement des cités populeuses, on comprendra que toutes les contrées de l’Europe redoutent la peste bovine comme le fléau le plus funeste qui puisse frapper l’agriculture, la production animale et les industries diverses qui s’y rattachent.

Dans certains états de l’Europe, on accorde une indemnité aux propriétaires d’animaux, que par prudence on a été obligé de faire abattre, afin d’éviter la propagation des épizooties. En France, il n’en est pas ainsi, on ne donne une indemnité qu’en cas de peste bovine, et encore ceci n’a-t-il lieu qu’en vertu d’une loi toute récente. Or, l’abattage des animaux malades ou suspects, celui de ces derniers particulièrement, surtout lorsqu’il doit être suivi de l’enfouissement des cadavres, est toujours pour les propriétaires une mesure très onéreuse. On ne comprend pas, en effet, que la législation qui la prescrit n’ait point stipulé qu’une indemnité leur serait accordée ; car, il s’agit en réalité d’un cas d’expropriation pour cause d’utilité publique, dans lequel