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suppose que la moitié de l’Europe a dû subir un nombre égal d’invasions ; et si, comme il l’admet, chaque épizootie a enlevé la moitié du bétail de la contrée, les pertes s’élèveront au chiffre de deux cents millions.

De 1713 à 1723, dans la Hollande seule, il a péri 200,000 têtes de bétail ; ce même pays perdit en moins de trois ans 395,000 animaux.

Suivant Paulet, de 1711 à 1714, le nombre des bêtes mortes du typhus, dans l’Europe occidentale, s’est élevée à un million cinq cents mille. D’après le même auteur, les pertes, durant la période de 1740 à 1749, furent évalués à trois millions. Le Danemark figure dans ce chiffre pour 280,000 têtes. Du 1er avril 1769 au 28 mars 1770, la Hollande méridionale perdit 115,665 bêtes ; dans la même période, la Hollande septentrionale en perdit 162,276. En 1774 et 1775, 150,000 bêtes succombèrent dans les provinces méridionales de la France. Au rapport de Buniva, la mortalité dans le Piémont, en l’an VII, fut de 40,000 têtes. À la même époque, la France en perdit 130,000.

A une date plus rapprochée, en Égypte, de 1841 à 1844, la mortalité par la peste bovine ne fut pas moins considérable, elle s’éleva à 400,000 ; à un million dans l’empire russe durant les années 1844 et 1845.

D’après une statistique consignée dans l’excellent travail du professeur Gerlach, les états autrichiens ont perdu 258,107 animaux, de 1849 à 1863 ; des documents officiels portent le chiffre du bétail mort pendant le cours de l’épizootie de tiphus de 1860, pour la Russie, à 183,678. En 1865-1866, l’Angleterre, l’Écosse et le