venir à se faire accorder, le compositeur fut sur le point de l’obtenir.
Vers une fin d’après-midi d’été, deux jeunes gens de Turturelle qui avaient sollicité une entrevue, rencontraient M. Grillé dans un petit café de la rue du Fossé et lui demandaient sa collaboration.
Ils s’avouaient les auteurs d’une opérette en un acte à peu près terminée et qu’ils avaient l’intention de faire jouer sur un théâtre de province.
J’étais à Turturelle au moment où eut lieu l’entretien. Bergeat me mit au courant et me présenta les dramaturges. Le plus jeune des deux était encore au lycée. Très snob, épris de cabotinage et de littérature, Roger de Farlée affectait une parfaite correction de manières et un dandysme sévère, dissimulant ainsi intelligemment aux regards d’un père bourgeois et rigide, ses habitudes et ses relations. Les premières formaient un faisceau assez serré de tout ce qui ne convient pas aux gens sérieux ; les secondes un groupe clairsemé et miséreux d’acteurs de province et de journalistes de bas étage.
Son collaborateur, plus âgé d’une dizaine d’années, était un grand garçon de belle allure et dont l’abord était très sympathique.
Un visage glabre, bien dessiné, surmonté d’une calvitie large, donnait à sa tête l’aspect d’un superbe bronze.