Page:Martineau - Le musicien de province, 1922.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV


Bergeat savait scruter les idées de la même manière qu’il savait scruter les gens. Son activité était constante et ses opinions exposées avec clarté.

Très gai avec souvent un peu d’ironie, il était plutôt bienveillant qu’agressif. Comme il savait porter son application sur n’importe quelle étude, il s’adaptait vite à des hommes dont les pensées étaient différentes et aussi contradictoires.

Placé sur un terrain neutre, il pouvait, comme pas un, réunir des adversaires, les faire se comprendre et même s’entendre.

Son esprit se plaisait à ces rencontres où il puisait une instruction qu’il n’avait jamais cessé de développer sur des matières des plus diverses.

Il avait beaucoup d’aplomb, narrait avec aisance, amplifiait au besoin un récit jusqu’à l’invraisemblance, mais sans que le désir d’étonner fût en lui très réel. Il convenait facilement