à l’autel, il conduisait l’orchestre improvisé par lui pour l’exécution de ses compositions. Ces jours-là, il revêtait de singuliers ornements, car il était chanoine d’une église d’Italie au costume brillant et tapageur.
Avec sa soutane violette à boutons rouges, sa mozette d’hermine sur laquelle se rabattait un capuchon cerise et des glands d’or tombant sur les reins, M. Renard eût ressemblé à un évêque de cour intrigant et fortuné qu’une disgrâce injuste aurait jeté momentanément dans un trou de campagne, si cet aspect n’eût été démenti promptement par son air godiche et la tournure maladroite que prenait sur lui le trop somptueux vêtement.
Quelquefois il n’était en rien suppléé dans ses fonctions sacerdotales. Alors il ne conduisait pas et il fallait voir et entendre l’orchestre qui partait à contretemps et s’embourbait au bout de dix mesures.
Il y a six kilomètres des Guitières à Turturelle. L’abbé Renard les faisait à pied plusieurs fois par semaine. Les personnes qui allaient en voiture dans la même direction, lui offraient, autant que possible, une place. Et c’est ainsi qu’il s’assit un jour d’été entre M. Grillé et l’institutrice qu’un break de famille reconduisait à Turturelle.
La vue d’une boîte à violon à côté de M. Grillé causa à l’abbé une commotion et ce ne fut pas long !…