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soubab que Bussy lui avait manqué de reconnaissance en quittant Haïderabad, où il pouvait achever de se guérir, que la nouvelle manière d’être des Français lui conseillait plus de réserve à leur égard et qu’il n’était pas nécessaire pour sa propre sécurité de paraître toujours entouré de la totalité de nos forces : une simple escorte d’honneur devait suffire. En mettant Romi kh. dans son jeu, il représenta de même à Goupil que nous tiendrions encore mieux le pays en ayant une partie de nos troupes à Haïderabad et l’autre à Aurengabad. Tous deux se laissèrent aisément convaincre. Goupil hésita pourtant un bon moment à consentir à la séparation de nos forces ; elle était contraire aux instructions de Dupleix et de Bussy ; s’il laissait le soubab avec une garde insuffisante il craignait une trahison, mais le procureur de Balagirao, Racomdaulas et les autres seigneurs protestèrent de leur attachement au soubab et à Dupleix, et le 17 ou 18 mai, Salabet j. signa l’ordre à Goupil de se séparer de lui et d’aller hiverner à Haïderabad. Les pluies finies, on se réunirait de nouveau à Calburga.

Goupil resta par conséquent avec le principal de ses troupes à quelque 300 kil. à la fois d’Haïderabad et d’Aurengabad, tandis qu’un faible détachement d’Européens accompagnait Salabet j. à Aurengabad sous les ordres du lieutenant Jainville. Cet officier reçut comme instructions essentielles de veiller à la sécurité de Salabet j. et toutefois, si un malheur arrivait, de reconnaître comme soubab celui que les seigneurs désigneraient. Si on voulait l’entraîner dans quelque expédition militaire, il dirait que ses forces n’étaient pas suffisantes pour y participer et qu’au surplus il ne pouvait rien faire sans un ordre de Goupil. Lorsque le soubab sortirait, il devrait être précédé d’au moins 400 cipayes